Conférences en plenum

 
Les conférences
 

Titre de la communication : Comment l’éducation non formelle contribue aux pratiques de l’écrit de jeunes mères de retour aux études à Ma place au soleil

Jean-Pierre Mercier

UQAM, Montréal

 

Au Québec, l’insertion sociale et professionnelle des jeunes mères est une préoccupation sociale, car plusieurs précarités convergent vers ces femmes : précarités sur le plan de l’emploi, du revenu, de la famille, de la santé, incluant la santé mentale, notamment. Ma place au soleil (MPAS) est une mesure étatique qui soutient le retour de ces femmes aux études. Cette mesure est vue comme un moyen de lutter contre les précarités rencontrées par ces femmes et de favoriser leurs conditions de vie et de leur enfant. Cette communication portera sur les contributions de l’éducation non formelle offerte par des organismes communautaires dans un cours (éducation formelle) d’intégration socioprofessionnelle auquel de jeunes mères participent. Ces contributions sont analysées aux niveaux médiostructurel et microstructurel de l’apprentissage tout au long de la vie (Alheint et Dausien, 2005) et du point de vue des pratiques sociales de l’écrit. Les résultats sont issus d’une analyse secondaire de données tirées d’une étude de cas ethnographiques conduite en 2012-2013 auprès d’un groupe de jeunes mères (n=31) participant à MPAS. Dans les ateliers thématiques donnés par les organismes communautaires, les discussions en groupe et l’écrit créent un environnement d’apprentissage dans lequel les jeunes mères peuvent exprimer leurs préoccupations, mettre en commun leurs solutions et réfléchir à leurs expériences. De plus, cet environnement les incite à mobiliser l’écrit dans le travail qu’elles font à la maison.

 

Note biographique :

 

 

Jean-Pierre Mercier, Ph.D., professeur à l’Université du Québec à Montréal. Ayant œuvré à la Formation générale des jeunes, puis à la Formation générale des adultes au Québec, ses préoccupations professionnelles et de recherche portent sur les pratiques de l’écrit et l’apprentissage tout au long et au large de la vie. Il s’intéresse notamment aux pratiques de l’écrit des jeunes adultes et des adultes non diplômés et des personnes qui les côtoient (pairs, parents, personnes intervenantes, membres de la communauté, etc.). Il s’intéresse aussi aux approches socioculturelles de l’écrit, notamment à l’anthropologie de l’écrit et aux méthodes ethnographiques.

  

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Titre de la communication : Eléments de réflexion pédagogico-didactique sur les relations entre les différentes sphères d'enseignement et d'apprentissages

Yves Reuter

Université de Lille

 

En m’appuyant sur les recherches que j’ai pu mener à propos des disciplines scolaires et des pédagogies, je souhaiterais  montrer que penser les relations entre sphères et pratiques sur le mode d’oppositions binaires nécessite d’importantes précautions théorico-méthodologiques.

Il n’en demeure pas moins vrai que, reconstruites avec prudence, ces oppositions permettent  de penser les tensions qui structurent toute pratique, la multiplicité des interactions, les limites de certaines positions (sanctuarisation ou ouverture de l’école) ainsi que les glissements entre analyses et jugements de valeur.

 

Note biographique :

 

Yves Reuter est professeur émérite à l’université de Lille, après avoir enseigné au collège, au lycée, en Ecole Normale et à l’université de Clermont-Ferrand 2. Il est le fondateur de l‘équipe de recherche en didactiques Théodile. Il a dirigé diverses recherches : sur la pédagogie Freinet, sur les expérimentations, sur le vécu des disciplines et le décrochage scolaire, sur l’erreur, sur l’enseignement et l’apprentissage de l’écrit, sur les concepts des didactiques... et publié de nombreux livres et articles.

Quelques références :

Reuter Yves, dir. (2007) : Une école Freinet. Fonctionnements et effets d’une pédagogie alternative en milieu populaire, Paris, L’Harmattan.

Reuter Yves, dir. (2011) : Les expérimentations liées à l’article 34 de la loi d’orientation et de programme pour l’école de 2005, Rapport remis au Haut Conseil de l’Education le 27 juin.

Cohen-Azria, Cora, Lahanier - Reuter Dominique, Reuter Yves, dir. (2013) : Conscience disciplinaire. Les représentations de disciplines à la fin de l’école primaire, Rennes, Presses Universitaires de Rennes.

Yves Reuter (2013) : Panser l'erreur. De l'erreur au dysfonctionnement, Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion.

Reuter Yves, dir. (2013) : Dictionnaire des concepts fondamentaux des didactiques, Bruxelles, De Boeck, 3eme édition.

Reuter Yves, dir. (2016) : Vivre les disciplines scolaires. Vécu disciplinaire et décrochage à l’école, Paris, ESF.

Reuter Yves, dir. ( 2021) : Comprendre les pratiques et pédagogies différentes, Paris, Berger-Levrault.

https://blogs.univ-tlse2.fr/15grandesfigures-scedu/

 

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Titre de la communication :  Aux frontières du scolaire et de l’extrascolaire : la formation du visiteur de musée 

Ana Dias-Chiaruttini

Université Coté d’Azur – LINE

 

Dans cette communication, je me propose de revenir sur la formation du visiteur de musée au carrefour des pratiques scolaires, extrascolaires et familiales pour interroger les relations entre ces contextes, voir comment les recherches menées les analysent et identifier les apports et les limites des concepts formel et informel pour les étudier. 

La formation du visiteur de musée est intéressante dans cette perspective parce qu’elle n’a pas toujours été pensée comme relevant d’un apprentissage, mais davantage comme une transmission entre héritiers (pour reprendre l’expression chère à Bourdieu). Or il incombe aujourd’hui à l’école (en France et ailleurs) de familiariser les élèves avec les espaces culturels, dont le musée, et de penser le parcours d’éducation artistique et culturel (PEAC) en intégrant ces espaces (cinéma, théâtre, musée, etc.). Les musées ont non seulement à accueillir le public scolaire, mais ils ont également à assumer des formations à destination des enseignants, là où les instituts de formation des enseignants ont bien du mal à intégrer ces dimensions autrement que par des options ou dans le cadre des mémoires appuyés sur les pratiques de classe dites « innovantes ». Si historiquement le musée s’est scolarisé pour répondre à l’accueil du public scolaire (Cohen, Girault,1999), il s’est aussi transformé en un lieu de formation produisant des outils pour les enseignants et l’exploitation des expositions en classe, intégrant ainsi dans leur mission la mise en œuvre des programmes scolaires (Dias-Chiaruttini, 2019). Pour autant, les musées clament leur spécificité, et nombreux chercheurs ont été tentés de caractériser celle-ci en pointant ce qui les distingue de l’école (Jacobi, Coppey, 1995). Mes travaux m’amènent à penser que la visite scolaire au musée et la formation du visiteur sont au carrefour des espaces institutionnels et se situent dans un continuum didactique (Cohen-Azria, Dias-Chiaruttini,2016) où les caractéristiques de chaque institution se mélangent, s’absorbent et se transforment pour créer un espace de visite et de formation du visiteur singulier caractérisé par un genre du discours de la médiation tout à fait particulier (Dias-Chiaruttini, 2020a). Pour autant, de nouvelles formes de médiations imposées par des manifestations culturelles externes à l’école et au musée (Festival Musée (em)portable, la Nuit Européenne des Musées…) permettent de penser la formation du visiteur, soit en adossant le rôle de conférencier (Blanc, Bernard, 2021) soit en proposant des performances originales et artistiques faisant preuve de créativité (Dias-Chiaruttini, 2020b). Les formats de ces nouvelles médiations ne sont ni formels ni informels, mais créatifs plaçant alors le musée et l’école dans une relation de création mutuelle en participant à un projet autre que scolaire ou muséal, mais permettant de mobiliser des connaissances scolaires et muséales pour créer un nouveau regard sur le musée et de nouvelles actions aux musées auxquelles l’école participe.   

La formation du visiteur et la visite scolaire s’inscrivent dans un continuum où le formel et l’informel cohabitent pour penser une éducation aux frontières de l’école et du musée ou à la rencontre de l’école et du musée. C’est une question de point de vue !

 

 

Note biographique :

 

Ana Dias-Chiaruttini est professeure des universités en didactique du français. Elle est en poste à l’université Côte d’Azur où elle pilote l’action 2 de l’ANR-NCU-écri+ qui développe une certification des compétences écrites à l’université.

Ses travaux portent d’une part sur l’évolution de l’enseignement du français en particulier celui de la littérature (émergence du débat interprétatif, effets du numérique, etc.), et d’autre part elle étudie les situations et les activités de réception des œuvres (littéraires et artistiques) dans une approche comparative entre les institutions (école et musée), entre les degrés d’enseignement, entre les disciplines scolaires, et plus récemment entre les pays. Dans cette perspective, elle s’intéresse aux visites scolaires au musée et à la formation du visiteur, et contribue à une approche de la didactique muséale en collaboration avec l’université catholique de Rio de Janeiro et l’Université du Québec à Montréal.

 

Quelques références :

Blanc C., Bernard F.-X. (2021), Enfants conférenciers : une expérience éducative, artistique, culturelle. Pars, Dunod.

Cohen C., Girault Y. (1999), Quelques repères historiques sur le partenariat école-musée ou quarante ans de prémices tombées dans l’oubli. Aster, n° 29, p. 12-18. 

Cohen-Azria C., Dias-Chiaruttini A. (2016), « La visite scolaire : un espace singulier au croisement de deux institutions », dans C. Cohen-Azria, M.-P. Chopin et D. Orange-Ravachol (éd.) Questionner l’espace. Les méthodes de recherche en didactiques 4, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, p. 133-148.

Dias-Chiaruttini A. (2019), « Place du numérique et des médias sociaux dans l’expérience du visiteur scolaire au musée », Revue de recherches en littératie médiatique multimodale n° 8, Le matériel didactique numérique : une diversité de ressources. (Québec). En ligne : https://litmedmod.ca/sites/default/files/pdf/r2-lmm_vol9_chiaruttini.pdf 

Dias-Chiaruttini A. (2020a), « Parler sur les œuvres d’art : un genre scolarisé à la croisée des espaces institutionnels ? » Recherches, 73, Les genres de l’oral, p. 193-213.

Dias-Chiaruttini A. (2020b), Musée (Em)portable ou comment former à la créativité, R2LMM, vol. 12 https://www.erudit.org/fr/revues/rechercheslmm/2020-v12-rechercheslmm05680/1073683ar/ 

Jacobi D., Coppey O. (1995), « Introduction - Musée et éducation : au-delà du consensus, la recherche du partenariat », Publics et Musées, n° 7, p. 10-22.

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Titre de la communication: Apprendre selon plusieurs registres. Des difficultés d’être soi à l’école.

Patrick Rayou

Université Paris 8

Les approches classiques de la difficulté scolaire se centrent sur ce qu’il manquerait aux élèves pour qu’ils réussissent. Or une telle conception fait comme si les façons d’apprendre à l’école étaient universelles et méconnaît l’existence d’arrière-plans des apprentissages, plus ou moins en rapport avec ce qui est attendu. Une approche relationnelle des phénomènes d’apprentissage, prenant simultanément en compte les attendus de l’école et les dispositions dont les élèves sont porteurs, aide à comprendre les aléas de ces correspondances. Je propose une analyse de ces phénomènes en m’appuyant sur l’existence de registres d’apprentissage, toujours imbriqués mais néanmoins dissociables par l’analyse. Apprendre à l’école suppose en effet des gestes intellectuels qui lui sont spécifiques (le cognitif), s’appuie sur des valeurs, des objets et des savoirs particuliers (le culturel), requiert des modes d’engagement de soi qui distinguent la personne de l’élève de celle de l’enfant ou du jeune (l’identitaire-symbolique). J’insisterai ici sur ce dernier aspect en tentant de montrer, à partir d’une recherche en cours sur le commentaire de texte  en français, en quoi la réception impliquée des œuvres aujourd’hui préconisée peut faciliter ou inhiber les apprentissages.

 

Note biographique :

 

Patrick Rayou est professeur émérite en sciences de l’éducation et de la formation à l’université Paris 8. Ses travaux portent sur les inégalités d’apprentissage et tentent de contribuer à une articulation entre sociologie et didactique. Ses enquêtes en cours portent sur la réception par de jeunes élèves des œuvres plastiques contemporaines, le commentaire de texte en français, la classe inversée, les classes ouvertes aux parents.

Quelques références :

Bautier, E. & Rayou, P. (2013) Les inégalités d'apprentissage. Programmes, pratiques et malentendus scolaires. Paris : PUF.

Claude, M.-S. & Rayou, P. (2021) « Former un sujet lecteur Les enjeux affectifs et épistémiques d'un nouveau paradigme ».

https://tacd-2021.sciencesconf.org/data/pages/TACD_2021_Actes_volume_9_final.pdf243-256

Claude, M.-S. & Rayou, P. (2021) « Fictions d’enfants, fictions d’élèves. Rencontre avec des sculptures contemporaines en 6ème ». Revue française de pédagogie, n°212, (à paraître).

 Claude, M.-S. & Rayou, P. (2019) « De la peinture au texte. Détours, retours et contours d’une discipline, », avec M.-S. Claude, in Ana Dias-Chiaruttini et Marlène Lebrun (dir.) La question de la relation entre les disciplines scolaires. Namur : Presses Universitaires, 173-187.

 

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Titre de la communication: Education des adultes et apprentissage Tout Au Long de la Vie (ATLV) à la lumière du nouveau modèle de développement.

Mahmoud Abdessamih

Directeur de l'Agence nationale de lutte contre l'analphabétisme (ANLCA) 

 

L’éducation des adultes et l’apprentissage tout au long de la vie est un sujet d’actualité qui sature les politiques de nombreux gouvernements dans le monde. Il constitue la pierre angulaire pour l’édification d’une société moderne, démocratique,basée sur la connaissance et le savoir.

Le Maroc n’échappe pas à cette évolution mondiale. L’éducation des adultes et l’apprentissage tout au long de la vie est en plein essor dans les bases institutionnelles, juridiques et réglementaires. En effet, ce sujet se situe au cœur de la vision stratégique de la réforme 2015-2030 et la loi cadre de l’éducation, la formation et de la recherche scientifique 51-17.

Il n’est pas fortuit que le rapport de la commission spéciale chargée de l’élaboration du nouveau modèle de développement, sous les hautes directives de sa Majesté le Roi Mohammed VI, que dieu l’assiste, ait placé ce sujet parmi ses priorités liées au
bien-être des citoyens.

En effet, l’éducation des adultes et l’apprentissage tout au long de la vie est abordée dans le rapport général du nouveau modèle de développement au niveau de l’axe 2 de transformation en relation avec le renforcement du capital. La question a été également précisé dans le choix stratégique 2 en relation avec l’autonomisation des
femmes.

L’ambition de mon intervention dans ce colloque est de jeter la lumière sur les contours de l’éducation des adultes et l’ATLV dans le contexte national au Maroc, et les opportunités importantes de son évolution à la lumière du nouveau modèle de développement. Il sera alors une occasion de s’interroger sur :

- Les enjeux de la mise en place d’un système d’éducation des adultes
permanent et tout au long de la vie au Maroc ;

- Les chantiers phares lancés par l’Agence pour l’opérationnalisation de ce
système dans le contexte marocain ;

- Les perspectives de déclinaison du système d’éducation des adultes et ATLV par l’Agence à la lumière du nouveau modèle de développement.

 

Note biographique :

 

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Mahmoud Abdessamih occupe le poste de Directeur de l’Agence Nationale de Lutte Contre l’Analphabétisme depuis plus de 5 ans.

Il est titulaire d’un doctorat en sciences de l’Éducation - Management, éducation et responsabilité́ sociétale des organisations, d’un diplôme de cycle supérieur de gestion de l’Institut Supérieur de commerce et de l’administration des entreprises et d’un diplôme d’ingénieur délivré par l’institut national de statistique et de l’économie appliquée.

Mahmoud Abdessamih compte à son actif une expérience professionnelle de vingt-cinq ans, Il a passé dix-sept ans au sein du Ministère de l’Économie et des Finances dont onze ans dans des postes de responsabilité. Il a ensuite été chargé de mission pendant environ trois ans au niveau des services du Chef du Gouvernement.

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